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Introduction|Histoire|Personnages|Analyse|Création
du film|Fiche
technique|
Influences, art et technique
Bien que l'histoire de Nausicaä se déroule
des millénaires dans le futur, elle n'est pas destinée
seulement à un public amateur de science-fiction. Ses aspects
post-apocalyptiques sont indéniables mais ils doivent peu aux
sources SF. Le Japon a eu sa propre apocalypse au 20ème siècle
et nul ayant vécu la seconde guerre mondiale ou étudié
l'histoire a besoin de s'inspirer des récits de science-fiction
pour imaginer les Sept jours de feu. Miyazaki a d'ailleurs dit dans
une interview à Comic box que, bien qu'il ait lu étant
jeune un large éventail d'ouvrages de science-fiction, il ne
s'est jamais vraiment intéressé aux récits de fiction.
Et même s'il admet que des titres comme Nightfall d'Asimov,
Hothouse de Brian Aldiss et le Seigneur des Anneaux de
Tolkien lui ont fait forte impression, sa source d'inspiration première
reste la Nature -et la force vitale qui la caractérise. "Je
ne m'intéresse pas aux films d'aventure spatiale, puisque dans
l'espace, ce n'est qu'obscurité. Toute mon oeuvre d'animation
et de bande-dessinée montre la terre, le ciel et la mer -tout
se rapporte à ce qui peut arriver sur la Terre." |
Croquis du
Fukaï par Miyazaki
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Dans Nausicaä, la vie animale et végétale
apparue sur terre après les sept jours de
feu est assez éloignée de celle de notre monde. Mais sa
représentation détaillée et
sa cohérence laissent au spectateur une impression de réalité
propre, malgré une sensation initiale d'étrangeté.
Le Fukaï est constitué d'espèces de champignons géants, de gelées
et de plantes bizarres n'ayant pas |
d'équivalents terrestres actuels. Cette "mer de la corruption"
peut être considérée comme un être vivant unique qui se reproduit de
manière anarchique et endémique grâce à des spores transportées par
les insectes et par le vent. Tout ce qui y vit est hautement toxique
et néfaste aux formes de vie de l'ancien monde. |
Les insectes qui protègent ce milieu hostile sont particulièrement
intéressants et nous rappellent le lien de l'héroïne
avec la légendaire princesse qui aimait les insectes. Les Ohmu
sont de magnifiques incarnations de la force brutale de la nature.
Néanmoins, leur grande taille et leur puissance sont commandées
par une intelligence qui se manifeste aussi bien dans un système
social évolué, que dans leurs moyens de communication
à distance ou encore dans une attention toute particulière
pour les jeunes de leur espèce. Par ces aspects les Ohmus ne
sont pas sans rappeler les immenses mammifères marins que sont
les baleines. Les insectes-dragons volants sont tout à fait
étonnants par leur morphologie, leurs mouvements et le sons
merveilleux et évocateurs qui les accompagnent.
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Le design complexe de ce biosystème n'avait pas
été pensé dans le but d'être animé.
Cela a obligé Miyazaki et son équipe d'animateurs à
développer quelques nouvelles techniques d'animation. Si le réalisateur
en général préfère user des méthodes
traditionnelles, Nausicaä a demandé une certaine inventivité.
Par exemple, pour dépeindre les mouvements d'Ohmus comme le réalisateur
l'imaginait, il a été nécessaire d'animer la créature
en utilisant des couches de cartes superposées pour les différents
segments de son corps. (Ci-contre Miyazaki travaillant sur le problème) |
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Les paysages, verdoyant et paisibles de la Vallée du Vent
et les terres dévastées et désertes
en dehors créent un fascinant contraste. Dans le village englouti
que visite Yupa au début du film, des couches de champignons
et de poussières créent une atmosphère de mort
et de désolation. Pourtant, dans le Fukaï, une fois l'étrangeté
hallucinogène des couleurs et des formes acceptée, on
découvre de la lumière et de la vie partout. La technologie
du monde humain est bien terne en comparaison. Les avions et machines
de guerre tolmèques sont gros, vieux et disgracieux. Même
les moulins à vent et les cottages de la Vallée font
pâle figure devant les structures crées par la nature.
Croquis d'un navire de guerre Tolmèque et des moulins à
vent de la vallée
On voit que les styles artistiques et les modes d'expression sont
très similaires d'une peuple à l'autre dans le film.
Parce que l'immense guerre, qui s'est terminée par le désastre
des sept jours de feu, a réduit presque toute l'humanité
à un niveau de croyance et de technologie proche du féodal,
il y a peu de variations dans le style ou la forme des objets, que
ce soient des vêtements, des véhicules ou des armes.
La musique d'Hisaishi, la première de sa carrière
pour un film est déjà très aboutie, malgré
des moyens plus limités que dans ses prochaines productions.
Quelle beauté et quel souffle dans les thèmes d'ouverture
et de fermeture! L'utilisation de synthétiseurs est encore
importante mais ces sonorités rajoutent à la singularité
de monde de Nausicaä. La bande sonore enfin n'est pas en reste
et complète magnifiquement la musique. Les sons étranges
mais convaincants de l'environnement surnaturel du Fukaï, les
éclats de bois, le fracas du métal, le bruit des explosions,...
tout est parfaitement dosé avec les dialogues et les moments
de silence, pour créer une imagerie sonore qui appuie superbement
les images sur l'écran.
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Origines
/ Production / L'art
et la technique
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