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Introduction|Histoire|Personnages|Analyse|Création
du film|Fiche
technique|
Production
En très peu de temps, le manga "Nausicaä de la
Vallée du Vent" a acquis une telle popularité
que la pression pour une version animée a commencé à
se faire sentir. Pour commencer, Animage a suggéré de
faire un petit film d'une quinzaine de minutes. Miyazaki d'abord opposé
à une quelconque adaptation animée de son manga, est revenu
sur sa décision à la condition que son ami Takahata en
soit le producteur exécutif. De plus, une vidéo de 15
minutes ne lui convenant pas, il a proposé une OAV d'une heure.
Quand enfin Tokuma lui a offert la possibilité de réaliser
un long métrage, le film est né.
Le travail a débuté le dernier jour de mai 1983. l'animation
a commencé début août et le film est sorti en mars
1984. Dès le début, Miyazaki s'était mis dans une
position difficile. Alors qu'il était parti dans la création
d'un monde et d'une histoire difficiles à animer, il était
maintenant contraint de l'animer. Avec seulement 16 chapitres du manga
terminés (l'équivalent des deux premiers tomes de l'édition
française), il était confronté au problème
de construire un film se suffisant à lui-même, avec une
histoire complète, et sans trop dénaturer le manga. Pour
ce faire, Miyazaki le réalisateur a fait l'amalgame de plusieurs
éléments de l'histoire de Miyazaki le mangaka, a télescopé
quelques détails, a mis l'accent sur certains personnages et
diminué l'importance d'autres, et a focalisé sa narration
sur l'invasion de la Vallée du Vent par les Tolmèques.
Il avait alors son scénario.
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Le planning de production de 9 mois (ci-contre, le cahier
de production) et le budget de $1million étaient serrés
- Jean Moebius, admiratif, les a mis en contraste avec les gros moyens
de la coproduction de Little Nemo duquel Miyazaki s'était
retiré. Le travail était d'autant plus difficile que Tokuma
n'avait pas de studio à mettre à disposition. Miyazaki et
Takahata ont alors fait appel à un studio extérieur : Topcraft.
Comme résultat de cette collaboration, le producteur de Topcraft,
Toru Hara, rejoindra plus tard la direction du studio Ghibli. |
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Isao Takahata a participé en tant que producteur exécutif,
mais à contre coeur. Miyazaki ne cache d'ailleurs pas que "nos
conceptions pour réaliser un film sont totalement différentes.
Si nous discutons ensemble d'un plan de production, nous n'arriverons
jamais à nous mettre d'accord." L'implication de Takahata
est pourtant venue d'une requête de Miyazaki. Sachant qu'il n'y
avait pas de moyen de production chez Tokuma, et qu'il ne pouvait pas
s'occuper de tout tout seul, Miyazaki leur a demandé de persuader
Takahata de devenir producteur. "J'ai entendu dire que Takahata-San
a finalement dit oui après avoir utilisé une cahier entier
pour mettre en place ses idées. Mais je savais qu'en vérité,
il ne voulait pas le faire. Un réalisateur ne peut pas produire
le film d'un autre réalisateur. Si deux réalisateurs discutent
seul à seul, cela se termine en effusion de sang". Néanmoins
Miyazaki avait besoin de Takahata, car il connaissait sa ténacité,
sa détermination et sa faculté à résoudre
les problèmes. Sa contribution fut en effet plus que bénéfique
pour le projet. C'est par exemple Takahata qui a su persuader le jeune
compositeur expérimental Joe
Hisaishi de se consacrer à la musique de film. Sa
première collaboration sur Nausicaä aura été
la première d'une longue série.
Quand Nausicaä est sorti dans les salles, le succès
a été au rendez-vous. Près d'un million de spectateurs
se sont déplacés, ce qui était énorme à
ce moment là. Les studios d'animation ont recommencé à
croire en la validité des projets de long-métrages et
les nombreux prix que le film a reçus ont apporté la reconnaissance
internationale qui manquait à l'animation japonaise. Enfin, grâce
à ce succès, Miyazaki et Takahata ont pu obtenir de Tokuma
Shoten de fonder le studio Ghibli (et ça ce n'est pas rien! ;o)
Les jaquettes
vidéos japonaise, américaine et française
Seul point noir à ce tableau : l'édition américaine
(mais aussi française) du film "Warriors of the wind".
Dévastée par une série honteuse de coupes, l'oeuvre
de Miyazaki a été privée de ses plus belles scènes
pour proposer une version ne conservant que l'aspect action/aventure
de l'histoire. La jaquette de la vidéo est significative quant
à ce manque de respect des éditeurs américains:
on croirait la jaquette d'un sous-produits de Star wars (que vient faire
un Darth vador avec son sabre laser?) et seule la présence discrète
en haut à droite de Nausicaä sur son moehve permet de deviner
de quel film il s'agit. La version française sujette au mêmes
coupes n'est pas en reste avec des titres plus ridicules les uns que
les autres : "la Princesse des étoiles", "le combat
des princes de l'espace" ou encore "le vaisseau fantôme".
Miyazaki et Takahata ont été très choqués
par la version américaine: "C'est absolument horrible! Ils
ont enlevé la musique d'Hisaishi, changé les dialogues...
Nous n'avons pas cédé les droits de distribution aux pays
étrangers depuis lors, et nous ne le ferons plus jamais sans
un examen minutieux des conditions au préalable".
suite
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et la technique
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