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L'animation et le numérique FPI: Vers quoi vous tournez-vous actuellement? OTOMO: Mon prochain objectif est d'utiliser l'ordinateur dans l'animation. Je connais déjà le potentiel que cela apporterait. FPI: Avec le numérique, des alternatives au cinéma apparaissent. OTOMO: Le numérique crée un media aux multiples usages. Comme les logiciels de jeux. Bien que je n'y ai pas réfléchi jusqu'à présent. A ce jour, une sortie en salles s'accompagne d'une cassette vidéo, de disques laser et de passages à la télévision. Maintenant que l'on travaille en numérique, jeux, CD-Roms, Internet, et toutes sortes de développement deviennent possible. Il y a eu toutes sortes d'offre, mais je n'y ai pas spécifiquement réfléchi. FPI: Vous dites cela pour nous appâter (rires). OTOMO: Je pense que je peux y réfléchir un petit peu plus. Mais parce que je travaille directement en animation, je pense que je peux commencer par numériser ce que j'ai devant moi. Vous savez à quel point le matériel pour les logiciels de jeux ne cesse d'évoluer. Il est intéressant de penser à ce qu'un nouveau jeu signifie dans ce contexte, et j'en discute avec tout le monde. Je pense aussi aux CD-Roms et a l'Internet, mais l'environnement n'est pas encore prêt. Nous sommes en pleine période de transition. Un pas a la fois est suffisant je pense. FPI: Quel est votre sentiment vis a vis du fait d'être impliqué dans tant de media? OTOMO: J'ai de fortes avis en ce qui concerne chacun d'eux, mais comme je les ressens tous très fort, vous pourriez dire que je ne suis attaché à aucun. Je suis dans une position de laquelle je peux faire ce que je veux jusqu'à un certain point, du coup si je vois quelque chose d'intéressant, je le ferai quelque soit le support. Et bien évidemment, la situation de ces media change constamment, impossible a prévoir. Avec l'arrivée de la fibre optique, les jeux vidéos changeront, la publication changera, la distribution des films changera. Il est difficile de dire ce qui se passera. De ce point de vue, je souhaite vivre toujours dans le "présent". Je ne peux dire de quoi sera fait le futur. En ce qui concerne l'animation, les cellulos et la peinture peuvent devenir inutiles, et il est impossible de prévoir les conséquences que cela aura. Le réalisateur pourrait ne plus avoir a dessiner, la sensibilité de chacun deviendrait la seule chose qui importe. Ce genre d'intensification pourrait se produire. FPI: Dans ces conditions, quel sera votre rôle, M. OTOMO? OTOMO: Voir le monde dans toute son ampleur, être conscient du "présent", je présume.
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