Commençons par votre hypothétique carte d'identité
: où et quand êtes-vous née ?
À Niigata, en 1957.
Quels ont été vos débuts en tant que mangaka
?
Dessiner des manga est un de mes hobbies. J'ai appris les rudiments
des professionnels en suivant des cours à l'Université de
Tokyo, donnés par Kazuokoike, le scénariste de Crying
Freeman. En 1978, j'ai gagné le prix "Meilleur Espoir"
dans un concours organisé par une grande maison d'édition
: la Shogakukan. Mon premier manga s'intitule Kattena Yatsura
et
j'ai ensuite publié les bases d'Urusei Yatsura dans un quotidien
à gros tirage, le Shonen Sunday.
Les dessins animés de Disney ont influencés Osamu
Tezuka (BlackJack, Bouddha, Astroboy) , qui a ensuite posé les bases
du manga japonais. L'animation vous a-t-elle influencée ?
Pas vraiment. Mais ces mangas que Tezuka influencé par Disney
a crées, nous avons grandi en les lisant et donc je pense que je
suis de cette école
Selon vous, quelle est la différence entre les manga et
les bandes-dessinées américaines.
Les mangas sont donc fondamentalement différents, puisque les
mangakas font tout tout seul. Il n'est pas possible d'exceller sur tous
les plans mais on ne peut réussir sans une combinaison équilibrée
de talents. En ce sens c'est difficile d'atteindre la perfection mais la
sorte de perfection qui est atteinte par les japonais est différente.
J'imagine que réussir comme mangaka nécessite une
immence source de talent.
Effectivement. Si vous savez très bien dessiner mais que
vous êtes incapable d'écrire une histoire vous devenez illustrateur.
Même avec l'aide d'un scénariste, si vous ne faites pas une
bonne mise-en-scène vous ne serez pas mangaka. Vous pouvez devenir
un merveilleux illustrateur mais pas un mangaka.
Y a-t-il encore beaucoup de gens qui ont des préjugés
envers les manga?
Hélas oui, mais si nous attendons encore un tout petit peu,
le jour arrivera où la seule génération qui restera
sera celle qui lit des manga.
Comment voyez-vous les Etats-Unis ?
Je ne suis restée qu'une seule nuit à Los Angeles. J'ai
eu très peur. L'aéroport de LA m'est parue froide et mécanique.
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